En concert à la cigale

Si Marvin Gaye et Curtis Mayfield avaient eu un enfant ensemble, cela aurait probablement été Jalen Ngonda. Le natif de Washington, doté d’une sublime voix naviguant entre puissance et subtilité (mais toujours chargée en émotion pure) s’inscrit dans la lignée de ces monstres sacrés de la soul. Il y ajoute des influences venues des Beatles et des Beach Boys pour en proposer une version dépoussiérée, et d’une fraîcheur bienvenue.

Présent à la Cigale à Paris en mars 2024, Jalen entame son set dans une salle comble avec “Rapture”, morceau extrait de son dernier (et premier) album Come Around & Love Me paru chez Daptone Records (à qui l’on doit l’éclosion de Sharon Jones & the Dap-Kings, Charles Bradley, Thee Sacred Souls). Il ne lui en faut pas plus pour se mettre tout le public dans la poche. Pendant près d’une heure vingt, il décline son album et quelques reprises avec une efficacité et une intensité émotionnelle redoutables. Entouré d’excellents musiciens, on retrouve notamment Vincent Chiarito à la basse et Michael Buckley au piano qui ont tous les deux produit l’album du frontman. Douceur, groove et puissance, Ngonda a du Aretha Franklin dans la voix, et Vincent Chiarito du James Jamerson dans les doigts.

Le public est réceptif du début jusqu’à la fin, avec des rappels de haute volée, tantôt en blues à la John Lee Hooker, tantôt en reprenant un classique soul en duo avec MT Jones, jeune chanteur émergent de Liverpool. Il faut le voir pour le savourer, leurs harmonies font frissonner…

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